Les 15 et 16 novembre, Frédéric Neymon, dirigeant d’Age et Perspectives, participé en tant qu’intervenant aux 22èmes Entretiens de Valpré pour interviewer Elisabeth MORENO . Cet événement de référence a réuni des décideurs et experts pour réfléchir au rôle central des entreprises dans le renforcement du lien social.
Lors d’une matinale organisée au Valpré, une discussion profonde et inspirante sur le leadership a captivé l’audience. Dans un monde souvent perçu comme compétitif et impersonnel, Elisabeth Moreno a exploré une notion rarement associée à la direction : l’amour dans le leadership.
L’amour, une clé pour un leadership authentique
Avec franchise, Elisabeth Moreno a souligné que le leadership ne peut exister sans les relations humaines. Elle a rappelé que le terme “leader” implique d’être suivi par des femmes et des hommes qui font confiance, partagent une vision et espèrent progresser grâce à un guide. Elle a insisté sur l’importance de respecter, considérer, et même aimer ses équipes dans un sens large. Cet amour ne relève pas du sentimentalisme, mais d’une réelle considération pour les personnes et leur rôle crucial dans les succès collectifs.
« Aucun leader ne peut réussir seul. Ce sont les équipes qui permettent de dépasser les limites individuelles », a-t-elle affirmé. Cette approche humaniste tranche avec l’image d’un leadership purement stratégique ou axé sur les résultats financiers.
Des défis dans un environnement exigeant
Elle a également partagé son expérience dans des secteurs dominés par des environnements masculins et compétitifs, tels que le bâtiment, la technologie ou la politique. Malgré des obstacles et des injonctions à adopter des comportements formatés, elle a maintenu une approche humaine.
Une anecdote marquante a illustré cet engagement. Lors d’une réunion stratégique dans un grand groupe international, elle a défendu avec ferveur les augmentations pour son équipe, en se heurtant à des critiques sur sa « trop grande humanité ». Ce moment a cristallisé un dilemme fréquent : choisir entre la politique interne et la fidélité à ses valeurs et à son équipe. « Ces managers ne me permettaient pas de réussir, c’était mon équipe qui portait les résultats. »
Le leadership comme transmission
Elle a également souligné le rôle crucial du leadership intergénérationnel. Seniors et juniors, dans une collaboration sincère, peuvent se nourrir mutuellement d’expériences et d’innovations. Cette transmission des savoirs et des valeurs est une source de résilience dans un monde en constante mutation.
Enfin, elle a interrogé le sens du travail, appelant à réenchanter les carrières pour redonner du sens aux cadres et aux équipes. Le travail, a-t-elle insisté, doit avoir une utilité et participer à une finalité plus large, capable de nourrir autant les familles que l’esprit.
Conclusion : Un appel à un leadership d’espoir
Cette matinale a ouvert une réflexion profonde sur un leadership plus humain et enraciné dans la considération des autres. Loin des approches traditionnelles, elle invite les dirigeants à se réapproprier une vision plus inclusive et inspirante de leur rôle. Car, comme l’a conclu l’intervenante, « le leadership nous dépasse. Il n’est pas qu’un acte de gestion ; il est un acte de transmission, de respect et d’espoir. »
Un appel à tous les leaders à repenser leur mission, pour que l’amour et l’humanité retrouvent leur place dans les relations professionnelles.